La gauche est comme un enfant. Sans cesse, chaque matin, il faut la remettre à l’ouvrage, et lui faire repasser ses leçons.
Comme elle ne comprend pas quelle pensée, sociale, politique et culturelle la droite est en train de développer et d’imposer, elle recourt précipitamment aux vieux schémas que sa mémoire embrumée a conservés pour essayer d’identifier la nouvelle menace.
Un paltoquet que l’on ne nommera pas – ce serait parfaitement inutile puisqu’il n’est que la figure contemporaine du journaliste opportuniste que les intellectuels du temps promènent en laisse et lâchent sur l’ennemi quand leurs intérêts l’exigent – s’est mis en tête de dénoncer à son tour la « maurrassisation » de la pensée politique dont nous serions, nous « petits marquis incorrects » avec quelques autres, le vecteur actif.
Cet homme qui selon toute apparence ne se fatigue pas à lire tient à opposer au Maurras, forcément sombre et sanglant, que nous soutiendrions, un lumineux Bernanos que nous ignorerions. Las ! Il suffisait d’ouvrir notre numéro d’avril pour constater que si Maurras il y a chez nous, ce n’est jamais que transmis, transformé, corrigé, bref guéri par Bernanos – mais encore par Pierre Boutang, Gérard Leclerc, Jacques Maritain, ou encore Jean-François Colosimo.
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