On fête l’anniversaire de Mai-68 ? C’est pourtant un mouvement nationaliste et monarchiste vieux de 120 ans qui a le vent en poupe : l’Action française. Enquête sur les disciples de Charles Maurras
Les jeunes gens arborent fièrement la coupe de cheveux réglementaire : rasés sur le côté et derrière les oreilles, longs sur le dessus, avec une mèche plaquée sévèrement sur la droite, la barbe bien soignée. Studieux, ils sont au moins 300 à assister, ce samedi 12 mai, à un colloque de l’Action française dans une austère salle de réunion du 15e arrondissement parisien. Thème de la causerie : « Mai-68 et le Bien commun : utopies, échecs et perspectives. » Les orateurs dénoncent :
« Mai-68 a accouché de Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron, et la gueule de bois dure depuis cinquante ans. »
Pour la nouvelle génération de l’Action française, le remède est simple. « Il manque une stabilité politique en France, seul le roi pourrait l’apporter », martèle Sophie (1), étudiante en droit à Poitiers, autrefois « républicaine convaincue » et aujourd’hui convertie aux thèses monarchistes du « plus vieux mouvement politique de France ».
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