Il y a de quoi désespérer lorsque se répètent, année après année, les mêmes scénarios pour les mêmes abandons industriels avec les mêmes conséquences sociales et les mêmes discours impuissants, et toujours les mêmes excuses et arguments à cette impuissance qui, à défaut d’être organisée, semble acceptée comme une fatalité obligatoire de la mondialisation. Moulinex jadis, comme Ford aujourd’hui, comme Ascoval hier, comme les Fonderies du Poitou aujourd’hui encore : c’est une litanie sans fin d’usines qui ferment, de travailleurs jetés à la rue, souvent pour complaire à des actionnaires lointains qui se moquent bien de la détresse humaine et de la justice sociale. Et toujours la même comédie de l’Etat républicain qui menace les multinationales avant de, piteusement, rentrer à la niche avec des « engagements » de la part de ces sociétés monstrueuses qui se moquent bien de les honorer ! A Blanquefort comme ailleurs, la République montre là toute son inefficacité et, plus grave, son fatalisme profond : le « Que faire ? » d’un Le Maire, après celui d’un Jospin ou d’un… Macron sous Hollande, n’est pas un appel à faire comme a pu l’être celui de Lénine, terriblement efficace (pas forcément pour le meilleur…), mais plutôt la formule d’un abandon, voire d’un reniement.
La suite