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Pour une définition du Royalisme

Le royalisme naît au cours de la Révolution française. Il réunit, à partir de 1789, les partisans du Roi ; entre 1792 et 1814, il réunit ceux qui sont favorables à une restauration de la royauté (Vendéens, Chouans, Condéens, Thermidoriens). Entre 1830 et 1883, le qualificatif « royaliste » s’applique exclusivement ou presque aux fidèles de la Maison de Bourbons, les « légitimistes ». Les partisans de la Monarchie de Juillet sont au contraire qualifiés habituellement de « conservateurs » ou de « libéraux », selon qu’ils appartiennent à la Résistance ou au Mouvement. Il traduit, à la fois, une fidélité, de nature affective, à l’égard d’une dynastie et un attachement à un héritage historique.

Le royalisme ne coïncide pas complètement avec la Contre-Révolution. Il a des royalistes libéraux, héritiers des Monarchiens, partisans d’une monarchie constitutionnelle reposant sur les « principes de 89 » (Royer-Collard, Falloux). Il a également des contre-révolutionnaires assez détachés des questions institutionnelles et dynastiques (à commencer par Louis Veuillot, catholique avant tout, qui ne se ralliera au comte de Chambord qu’en 1871). Pour autant, la grande majorité des royalistes sont contre-révolutionnaires. Ils sont nourris de la pensée d’Edmund Burke, de Joseph de Maistre et surtout de Louis de Bonald. Plus tard, Antoine Blanc de Saint-Bonnet, Mgr Pie et René de La Tour du Pin exerceront également sur eux une grande influence. À l’individualisme et au contractualisme des Lumières, ils opposent un modèle social organiciste, fondé sur la conviction aristotélicienne de la nature sociale de l’homme. Face à la sécularisation révolutionnaire, ils affirment « la royauté sociale » du Christ (Mgr Pie). À leurs yeux, le droit est le fruit de la nature, se déclinant en une multitude de libertés et droits concrets, héritage historique d’une grande diversité précieusement conservé. Depuis la Restauration, les royalistes se montrent partisans d’une monarchie tempérée par la consultation de deux chambres, et souvent, par la mise en œuvre d’un contrôle de constitutionnalité des lois. Ils insistent sur le rôle des corps intermédiaires, provinces, communes et corporations. Au cœur de la Révolution industrielle, ils participent activement à la réflexion et aux initiatives du catholicisme social, dont les principaux représentants sont issus de leurs rangs (Villeneuve-Bargemont, Hyde de Neuville, Armand de Melun, René de La Tour du Pin, Albert de Mun, Maurice Maignen…)

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