Les propos tenus avant-hier par Emmanuel Macron devant les députés de LREM, ébahis d’être ainsi quasiment tancés et mis au pied du mur tabou de l’immigration, sur quoi il fallait jusqu’à présent se taire, font évidemment grand tapage. Il y avait bien eu de ci de là, quelques prémices de même veine, quelques phrases jetées à la volée. Mais point de discours construit, comme semble l’être ce dernier. Surprise … Et d’autant plus qu’il contredit à angle droit maintes déclarations radicalement inverses du Chef de l’Etat, y compris cette année encore. Des propos vantant les avantages et mérites signalés de l’immigration. André Bercoff en a donné un saisissant et savoureux florilège hier soir, à la télévision.
La pensée complexe versus le sentiment profond des Français
Est-ce un effet de la pensée complexe ? Nous n’avons rien contre cette dernière lorsqu’elle est d’ordre spéculatif. Mais gouverner c’est choisir, c’est trancher, c’est décider, c’est agir. C’est être, s’il le faut, Créon. Certes avec discernement, nuances et équilibre, cela vaut mieux. Mais, en tout cas, ce n’est pas rester indéfiniment dans l’examen et le discours. Certains s’interrogent, sans-doute sont-ils naïfs, sur la sincérité d’Emmanuel Macron. Quel moraliste du siècle dernier a dit que les hommes sont toujours sincères, ils changent de sincérité, voilà tout ? Emmanuel Macron s’en arrange fort bien comme les camarades. Comme l’ancien président Sarkozy, par exemple, à qui ce genre d’arrangement avec sa sincérité et accessoirement avec le vœu profond des Français, coûta sa défaite de 2012 et à la France le terrible quinquennat de François Hollande.
La suite