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1792 : La plus grande escroquerie démocratique de tous les temps : la Convention nationale, élue par 10% des hommes (les femmes ne votant pas)
21 septembre, Dix pour cent de la moitié de la population !
Les femmes n’ayant pas le droit de vote (elles représentent évidemment, au moins la moitié de la population), et quatre-vingt dix pour cent des hommes s’étant abstenus, dans le climat de terreur qui suivit les massacres de septembre (voir l’éphéméride du 2 septembre), ce sont seulement dix pour cent de la population masculine, donc cinq pour cent des 29 millions de Français, qui ont soi disant élu cette Convention nationale qui, entre autres horreurs :
- décréta dès son installation l’abolition de la royauté, et décida, le lendemain 22 septembre, que tous les actes officiels seraient désormais datés de « l’an I de la République » puis proclama la République le 25;
- assassina le roi légitime, puis la reine, et commit un infanticide monstrueux sur la personne du petit roi-martyr Louis XVII (voir l’éphéméride du 8 juin);
- entreprit la déchristianisation méthodique de la vie quotidienne (voir l’éphéméride du 24 novembre, sur l’instauration du calendrier révolutionnaire);
- créa le Tribunal révolutionnaire (voir l’éphéméride du 10 mars) puis le Comité de salut public, faisant sombrer la France dans la Terreur;
- réprima dans le sang les insurrections fédéraliste et royaliste qui dressèrent les deux tiers des Départements nouvellement créés contre la Convention;
21 septembre organisa le Génocide vendéen, méthodiquement programmé par Lazare Carnot, et exécuté selon ses ordres, par ses deux décrets du 1er août et du 1er octobre 1793.
Ce régime de boue et de sang, le plus monstrueux et le plus tyrannique que la France ait jamais connu, se survivra – après la mise à mort de Robespierre, le 28 juillet 1794 – jusqu’au 26 octobre 1795, pour laisser place, à peine quelques années plus tard, au despotisme de Napoléon !
De la France en général, et de Paris en particulier, livrée à l’hystérie sanguinaires de psychopathes et autres malades mentaux, Anatole France a tracé un portrait inoubliable dans son roman Les Dieux ont soif, dont vous trouverez des extraits édifiants dans l’éphéméride du 15 janvier.
De Michel Mourre sur la Convention (Dictionnaire encyclopédique d’histoire, page 1175) :
« …La volonté de rupture totale avec le passé s’exprima dans une tentative de déchristianisation de la vie quotidienne : mise en vigueur du calendrier révolutionnaire (5 octobre 1793)… fermeture des églises parisiennes (23 novembre). Imposé par la minorité d’une assemblée qui avait elle-même été élue par un électeur seulement sur dix; le gouvernement révolutionnaire 21 septembre,effaça, au nom du salut public, toutes les libertés proclamées depuis 1789; supprimant les garanties les plus élémentaires de la justice, il jeta en prison plus de 300.000 personnes, en fit exécuter de 35 à 40.000; reniant l’esprit universaliste et pacifique des premiers temps de la Révolution, il fit de l’exacerbation du chauvinisme une méthode de gouvernement et inaugura l’ère des grandes guerres populaires qui devaient saigner l’Europe pendant cent cinquante ans; il laissa se répandre dans tout le pays un climat empoisonné de suspicion et de délation, il accumula les rancœurs et les haines entre deux Frances pour longtemps irréconciliables; enfin il attacha au nom de la République des souvenirs sanglants qu’allaient exploiter pendant tout le XIXème siècle les monarchistes légitimistes, orléanistes et bonapartistes… »
Et tout cela, « au nom de » gens qui ne représentaient que cinq pour cent du peuple français, et qui n’étaient de plus pas tous d’accord pour un tel « programme » ! La période la plus ignoble, la plus repoussante, la plus honteuse de notre Histoire est bien celle de la naissance de la République. Elle est aussi celle du plus grand scandale « démocratique » de toute l’Histoire…
Avec justesse, Balzac qualifia cette bien triste époque de « sanglante démence » (Rois de France, Editions Afrique Orient, 2017, page 71).
Il faut rappeler enfin que les élections des députés à la Convention se déroulèrent sur un mode un peu compliqué qui avait deux degrés : pour être électeur au premier degré, il fallait payer une contribution équivalente au revenu de trois journées de travail, et pour être électeur au second degré il fallait payer une contribution équivalente au revenu de cent-cinquante journées de travail.
Le premier degré des élections eut lieu le 26 août 1792 et le second degré le 2 septembre. C’est à dire que le vote se place dans le même temps qu’il y a l’instauration d’une véritable terreur sanguinaire : prise des Tuileries et massacre des derniers défenseurs de la famille royale, emprisonnement de cette dernière dans le donjon du Temple, emprisonnements massifs de prêtres réfractaires et de royalistes, et enfin massacres de septembre…
Autant dire que le climat politique et social était absolument contraire à une expression paisible des sentiments de la population terrorisée.
Le nombre total des députés à la Convention était de 749. Pour se réunir et pour commencer à légiférer, la Convention n’attendit pas que tous les députés fussent arrivés à Paris : sa première réunion eut lieu le 20 septembre 1792 en fin d’après-midi, 371 députés étaient présents, c’est-à-dire un peu moins de la moitié.
Moins de la moitié des élus, désignés par moins de 10% de la population : c’est la séance du 21 septembre 1792 qui vit le vote « à l’unanimité » de l’abolition de la royauté et de la proclamation de la république !
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Il reçut le Prix Nobel de médecine 1928.