Par Guilhem de Tarlé
Art et Essai : Sorry we missed you, un film britannique (VOSTF) de Ken Loach, avec Kris Hitchen, Debbie Honeywood, Rhys Stone et Katie Proctor (les parents, Ricky et Abby Turner, et leurs deux enfants, Seb et Liza Jane).
Il y a trois ans, le Moi, Daniel Blake, du même réalisateur, avait généralement fait l’objet d’une bonne critique, dont celle de mon épouse, mais j’avais été personnellement déçu – « j’aurais pu ne pas le voir » – en considérant que ce film était passé à côté des deux effets pourtant manifestement recherchés : il n’était ni véritablement poignant ni véritablement humoristique !
Sorry, mais je considère aussi – toujours contre l’avis de mon épouse – que ce nouveau long-métrage manque aussi son objectif.
Il dénonce, à juste titre, le travail prétendu « indépendant » qui intitule « patrons » de véritables esclaves soumis, pour des revenus de misère et sans aucune garantie sociale, à des « cadences infernales », comme disait la Gauche quand elle prétendait défendre les travailleurs français (aujourd’hui seuls les « migrants » l’intéresse).
Certes la fin du film est suffisamment poignante et rehausse l’ensemble, mais le début est trop long, trop bavard, nous obligeant à courir derrière un sous-titrage qui empêche d’entrer véritablement dans l’histoire et de ressentir la tension familiale qui régit ces parents au boulot, le fils qui « adolescente » (mes parents disaient « l’âge ingrat ») et la petite fille qui voudrait « que tout redevienne comme avant ».
Ricky et Abby appartiennent à cette classe moyenne sur le sort de laquelle il est trop facile de s’apitoyer si on ne la soutient pas quand elle revêt un gilet jaune.