Aujourd’hui persona non grata, Charles Maurras a pourtant développé de nombreuses réflexions intéressantes, notamment sur le patriotisme ou la figure du chef. Dans cet ouvrage, le maître à penser de l’Action Française brille dans une réflexion actuelle et précieuse.
On ne lit plus Maurras, dont la pensée est reléguée dans un passé révolu. Or son Kiel et Tanger (1910) est l’un des premiers ouvrages consacrés en France à la question géopolitique. Son Enquête sur la Monarchie (1900) peut paraître désuète, elle n’en constitue pas moins une réflexion sur le pouvoir et sa permanence , le lien national, l’enracinement dans la durée des collectivités humaines, qui après avoir abandonné le rêve de l’ empire universel, ont constitué des nations, concrètes, vivantes, charnelles. Ne parle-t-on pas aujourd’hui, pour ce qui en est de régime politique de la Vè République, de Monarchie républicaine, où le politologue Georges Burdeau, qui fut le professeur de l’auteur de ces lignes, distinguait le pouvoir d’Etat, s’inscrivant dans la durée et le pouvoir tout court, incarné par les partis ? Charles Maurras, n’est ni un ultra légitimiste dans la lignée des Bonald, Burke ou Maistre. Il est encore moins un théoricien du fascisme, le pendant de Gentile ou Mussolini. Tout les oppose, à commencer par leur conception, du « chef » ou de la nation. C ‘est celle -ci qui est placée au cœur de sa pensée.
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