Par Olivier Perceval
Nous vivons vraiment une époque formidable. Aujourd’hui le masque remplit tous les espaces, non seulement il couvre les visages en application de la loi et en contradiction formelle avec une autre qui interdit notamment le port de la burqa ou de se couvrir le visage dans la rue (octobre 2020), ce qui a permis, par effet d’aubaine, aux casseurs de dimanche soir, en marge de la défaite de l’équipe du Qatar, de porter tous très sagement le masque, tandis qu’ils pillaient et incendiaient. Mais la fonction dissimulatrice du masque va bien au-delà, car il couvre aussi très largement l’actualité depuis des semaines, où il n’est question, dans les grands médias que de répression des « irresponsables » s’affranchissant, même temporairement, des contraintes de plus en plus lourdes imposées par des maires ou préfets ayant choisi eux-mêmes de se protéger de toutes poursuites judiciaires éventuelles.
Il existe sur les réseaux sociaux, en plus d’une censure chargée de faire taire, sous prétexte de lutter contre les « fake news », toute expression contraire à la vérité officielle et « consensuelle », un petit jeu de ridiculisation d’un soi-disant « complotisme », ou pêle-mêle on tourne en dérision quelques affirmations outrancières amalgamées avec des contestations plus sérieuses et argumentée. Tout cela fait partie de la même stratégie consistant à museler les oppositions.
Et pendant ce temps-là, on fait passer des lois soi-disant bioéthiques, lesquelles bouleversent de fond en combles l’équilibre déjà précaire des valeurs de l’humanité.
« Je ne crois plus au dialogue courtois avec les parlementaires, les scientifiques ou le gouvernement comme nous avons pu le croire avant » déclare monseigneur Aillet qui n’a pas apprécié l’entourloupe du gouvernement. Et il ajoute : « la société s’engouffre dans la dictature. Il y a une manipulation des esprits grâce à une gestion par la peur ».et : « Même si je ne minimise pas les effets de cette épidémie, je me dis que les 30 000 morts en six mois ne méritaient pas autant de privations de libertés individuelles. On est en droit de se poser des questions. »
La comédie du masque et du conditionnement de la population a donc fonctionné à merveille, avec 67% des français pour le port du masque à l’extérieur, condition minimum pour retourner au travail. Notre peuple serait-il devenu hypocondriaque ? Non, mais ce n’est un secret pour aucun observateur attentif, que la trouille est une émotion peu contrôlable et que les Français guerriers se sont embourgeoisés et sécularisés au point de moins craindre aujourd’hui la perte de leurs âmes, que de leurs petites existences terrestres.
La Fontaine le constatait déjà, au temps de la montée de la bourgeoisie et donc du matérialisme ambiant dans : « Le lièvre et les grenouilles : un lièvre en son gite songeait, car que faire en un gite à moins que l’on ne songe, dans un profond ennui ce lièvre se plongeait, cet animal est triste et la crainte le ronge ».
Que l’on me pardonne de citer à nouveau ces vers que j’avais déjà évoqué dans un article sur ce site au début du confinement, mais ils illustrent à mes yeux la médiocrité spirituelle, intellectuelle, et vitale de notre société si sûre d’elle par ailleurs parce que « société de progrès ».
Le masque qui sert à se voiler la face sur les vrais dangers qui menacent notre société finira bien par tomber, et le peuple encore étourdi par ce matraquage gouvernemental, médiatique et mondialisant, finira bien par ouvrir les yeux.
La comédie cessera : « Finita la commedia », avec le paradoxe amusant que dans la commedia dell’arte, si les comédiens portent bien des masques, ceux-ci couvrent seulement le haut du visage et laissent libre la bouche qui permet de s’exprimer haut et fort.