Par Germain Philippe
La prise totale du pouvoir par la Technocratie, constitue le « stade suprême » du Cycle des lumières. Depuis 1992, la « Génération Maurras » de l’Action française affirme : « le totalitarisme technocratique européen est donc bien le fils légitime de la démocratie, le dernier stade de son évolution[i] ». Effectivement, persuadée d’être irrésistibles, les « technos » pensent avoir pour fonction historique de fermer l’histoire de France. Cela reste à vérifier.
A première vue, l’installation de la Technocratie au pouvoir semble solide, appuyée sur deux bastions.
Le premier va au-delà de l’idéologie saint-simonienne, instaurant la primauté de l’économie, pour aboutir au dépérissement du politique. Il s’agit de la théorie démocratique, conciliant minimalisme et totalitarisme. Véritable mutation en « démocratie suprême ».
- Démocratie minimaliste car réduite aux élites intelligentes des éduqués, des experts. Le peuple des « sans-dents »[ii], des « blancos »[iii] y est dissout, car l’individu-consommateur démocratique est formaté à se désintéresser du souci politique. La désaffection électorale progresse donc. La participation aux législatives de 1978, alors de 82 %, est passée sous la barre fatidique des 50 %[iv]. La démocratie « représentative » s’efface au profit d’une démocratie minimaliste dont l’apathie civique et la non-participation éloignent les incompétents du pays réel, pour laisser « la gouvernance » aux experts. L’actuelle crise sanitaire accélère cette mutation et la participation aux municipales atteint péniblement les 46%, dans une démocratie réduite à la procédure de l’élection présidentielle au suffrage universelle.
- Démocratie totalitaire car exigeant de tous, non seulement de respecter la norme, mais de penser suivant la norme. Grâce à « l’ingénierie sociale », la manipulation mentale se déploie, décomplexée et accélérée par la crise sanitaire. Celle-ci justifie les restrictions et suppressions de libertés imposés par un Conseil de défense « secret défense ». L’état d’urgence sanitaire donne à l’exécutif les pleins pouvoirs sans contrôle. Plus besoin du fameux article 16. La démocratie « représentative » s’efface au profit d’une angoissante démocratie totalitaire maitrisant la technique de résignation du pays réel au camp de concentration volontaire.
Le second point d’appui de la Technocratie c’est l’Europe « intégrale ». Elle est à la fois apatride et multiculturelle.
- Europe apatride car la « Commission européenne », est un organe supranational dont le pouvoir et la responsabilité échappent à tout contrôle. L’objectif de cette commission est de promouvoir l’intérêt de l’Europe, indépendamment de celui de chaque Etat membre. Elle est composée d’un président, de 28 commissaires et de 25.000 fonctionnaires. Chaque commissaire s’engageant à n’accepter aucune instruction émanant de son Etat national, à le « devoir » d’être apatride[v]. Le lobbying des grands groupes industrialo-financiers, est en revanche autorisé dans ce vocable : « apatride » « parti de l’étranger[vi] » dont les cathédrales sont des banques.
- Europe multiculturelle car dénonçant l’héritage historico-culturel « national », comme obstacle à l’économie de marché sans entrave. La défense de la circulation des migrants[vii] lui permet de justifier son ingérence dans les affaires intérieures des nations, résistantes aux dégâts de la mondialisation. Le multiculturalisme criminalise l’attachement nationaliste à la souveraineté, aux frontières, à la distinction français/étrangers, la francophonie, l’Etat fort, le paisible attachement à un ensemble de spécificité. Le multiculturalisme permet d’écraser en tenaille les Etats-nation charnels, par le haut (les « fédérastes » de la Commission européenne[viii]) et le bas (les régions, pouvant être soumises à l’Islam ou au racialisme indigéniste). Et cela car « La nation est le plus vaste des cercles communautaires qui soit (au temporel) solide et complet. Brisez-le, et vous dénudez l’individu. Il perdra toute sa défense, tous ses appuis, tous ses concours » (Maurras). L’Europe multiculturelle est l’allié objectif de l’autre parti de l’étranger, attendant de transformer nos églises en minarets.
Pourtant, malgré cette force, la Technocratie à tort d’injurier l’avenir. Une post-démocratie française n’est pas à exclure. Il pourrait prendre l’envie à l’Avenir de faire revivre ce qui mérite de revivre, en bas les républiques, en haut la royauté, et, par-delà tous les espaces, la papauté !
Aujourd’hui, les quatre élites du pays légal se sont organisées comme le grand carré des russes à la bataille d’Eylau (1807). Il appartiendra à l’Action française d’enfoncer la ligne des technocrates et tout le Système pliera. Alors, une fois la Monarchie populaire instaurée, elle pourra s’atteler à faire face à l’Islamisation culturelle et démographique. Telle est la ligne politique à déployer.
Germain Philippe (à suivre)
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[i] Laurent Dandrieu, « Leur Europe », Réaction n°7, automne 1992.
[ii] François Hollande, le 31 mai 2008 à 12h39, SMS à Valérie Trierweiler « Je suis avec ma copine Bernadette dans une grande manifestation dans son canton. Je lui ai fait un numéro de charme. Mais tu ne dois pas t’inquiéter. Dans son discours, elle a fait un lapsus formidable. Rire général, même chez les sans-dents ».
[iii] Manuel Valls, le 7 juin 2009, jour des élections européennes, à une équipe de journalistes de l’émission « Politiquement parlant », de Direct 8, pour un reportage consacré à ses ambitions : « Belle image d’Évry ! Tu me mets quelques Blancs, quelques whites, quelques blancos ! ».
[iv] Le très officiel CEVIPOF, nous apprend que 45 % des français ne s’intéressent pas à la politique et seuls 15% s’y intéressent beaucoup.
[v] Voir le dictionnaire des populismes, p.244.
[vi] Appel de Cochin du 6 décembre 1978 par Jacques Chirac, pour les élections européennes : « Comme toujours quand il s’agit de l’abaissement de la France, le parti de l’étranger est à l’œuvre avec sa voix paisible et rassurante. »
[vii] Communiqué de presse de l’U.E du 20 septembre 2020 : « La Commission européenne propose un nouveau pacte sur la migration et l’asile qui englobe l’ensemble des différents éléments nécessaires à une approche européenne globale de la migration Ce pacte définit des procédures qui ont été améliorées et accélérées pour l’ensemble du système d’asile et de migration. »
[viii] Et du Conseil européen de la recherche, ralliées au multiculturalisme et idolâtrant les « minorités » supposées stigmatisées, opprimées et discriminées.