« La raison, qui devrait nous distinguer des autres espèces, semble nous quitter. Tout nous est alors imposé par le haut, et lorsqu’il y a concertation elle est convenue, ou pire, écoutée mais non entendue. Le dialogue courtois est devenu rare. Il laisse la place à des échanges violents et à la loi du plus fort.
Pris entre les affirmations péremptoires et infantilisantes de certains de nos responsables, et les avis d’experts autoproclamés, nombre de Français sont déboussolés et tendent à ne plus croire personne d’autre qu’eux-mêmes. D’un autre côté, il est difficile d’avoir les bonnes informations, les médias se contentant bien trop souvent de prendre des positions convenues en fonction d’objectifs politiques ou commerciaux. C’est partout le règne du “moi je” et du relativisme, qui biaise le vrai dialogue social.
La politique, de son côté, n’offre plus d’espoir ou de destin autre que la gestion d’un déclin qui semble inévitable. Les grands partis eux-mêmes ne se distinguent plus, les libéraux étant devenus libertaires et les libertaires libéraux. »
Le Courrier Royal