Par Julien Vergès
C’est vrai que si l’extrême droite prenait le pouvoir, la démocratie serait gravement en danger, avec des conséquences terribles pour nos libertés fondamentales et les valeurs humanistes que nous portons.
Sous ce régime, on pourrait subir des restrictions de notre liberté de circulation, voire un couvre-feu, on serait contraints de fournir aux forces de l’ordre des attestations, des sortes d’Ausweiss pour se déplacer. Des règlementations absurdes seraient imposées aux commerces par des petits chefs tatillons. La bureaucratie serait partout. On interdirait la vente d’alcool à emporter. La police mettrait des amendes aux simples promeneurs jusque sur les plages. Des militaires factieux patrouilleraient dans les rues. Des lieux culturels, des musées seraient certainement fermés et même des librairies, comme pendant les heures les plus sombres de notre histoire. Avec cette dérive autoritaire, l’exécutif pourrait décréter un état d’urgence permanent, le parlement serait réduit au rôle de chambre d’enregistrement, toutes les décisions seraient prises dans le secret par un conseil de défense, sans débat ni contre-pouvoir.
La justice prendrait parti contre les honnêtes citoyens, et excuserait les comportements violents des petits nervis, dans un climat de peur et d’insécurité.
Une sorte de gouvernement orwellien pourrait contrôler notre alimentation, chaque faits et geste de notre quotidien, au prétexte de s’occuper de notre santé et de prévenir les risques. Le pouvoir médical, de sinistre mémoire, serait à la botte de mandarins enfermistes.
Il y aurait le retour de la censure, et des plateformes de délation seraient instaurées. Nos conversations seraient épiées au moyen d’algorithmes, le délit d’opinion serait rétabli. Notre vie privée et nos données personnelles seraient confisquées. Des méthodes totalitaires seraient appliquées à la population pour la surveiller, des mouchards implantés dans nos téléphones, et certains pousseraient cette dérive fasciste jusqu’à imposer le modèle chinois de passeport sanitaire.
Heureusement ce scénario noir reste une menace hypothétique, car contrairement à la Russie de Poutine, nous vivons dans un état de droit garanti par les institutions européennes.