Par Olivier Perceval
Il faut voir les sourires béats des élus de la vieille droite corrompue ainsi que ceux de la vieille gauche vendue, parés de toutes les vertus des chevaliers blancs, après la publication des résultats des derniers scrutins, fiers les uns comme les autres de leurs victoires à la Pyrrhus. De fait, ils ont sauvé leurs peaux et éloignés les hydres « des extrêmes comme ils disent ». Comme quoi, une élection sans le peuple, c’est quand même bien pratique.
LREM a perdu, mais Macron a gagné, nous voulons dire les partisans de l’extrême centre hyper libéral, c’est-à-dire ceux qui voteront Macron aux présidentielles.
Les commentateurs affirment déjà que les Français ne veulent plus du scénario de 2017 : Macron face à Le Pen, ce sera donc le Macron compatible Xavier Bertrand qui devrait devenir l’opposant au deuxième tour du président insortable ?
Si ce scénario devait nous échoir, il ne faudrait pas miser sur autre chose qu’un nouveau record de l’abstention.
Oui, on peut admettre que le RN a raté son virage de « dédiabolisation », la dédiabolisation consistant à rallier une à une les positions convenues des adversaires, lesquelles adversaires ne se gênent pas pour reprendre à leurs comptes les thèmes de l’insécurité et de la relocalisation, ce qui ne coûte rien, tant que ça reste des promesses et que ça rassure le bourgeois.
Bref, nous sommes face à une tension sociale, politique, anthropologique devant laquelle nous voyons s’agiter des marionnettes courant après les mandats, chacune gardant sa place assignée, sans espace pour l’analyse de fond ni sur les causes historiques de la chute de la France et de la civilisation occidentale.
Une absence tragique d’ambition, car ce n’est un secret pour personne que les vrais enjeux de notre monde se décident dans d’autres cénacles.