Nous étions environ un millier le 22 janvier dans la capitale pour la marche aux flambeaux entre Saint Augustin et la chapelle expiatoire en hommage à notre roi martyre. Une belle foule de royalistes à l’appel de l’association « souvenir de louis XVI, » arpentait le pavé parisien devant les yeux médusés des badauds ébaudis. Et Marc Ducambre prit la parole :
Chers amis, chers camarades,
Il y a de cela plus de 2000 ans, Jésus-Christ chassait les marchands du temple de Jérusalem à grands coups de fouets, renversant leurs étalages et les menaçant du feu du ciel.
Pendant environ 1500 ans, alors, notre pays de France suivit les pas de ce Jésus-Christ et prospéra, bien sûr, au gré des vicissitudes et des affres du temps, prenant en main sa destinée de fille aînée de l’Église.
Mais, depuis une époque qui n’est pas si lointaine, la France est en deuil. Car il y a à peine plus de 200 ans, ces mêmes marchands que JC avait chassé du temple s’emparaient de Paris au nom d’un peuple exsangue qu’ils avaient eux-mêmes affamé, installant le règne sinistre, avide et sans partage de la finance sans foi ni loi, de cette fortune qui n’a ni famille, ni patrie, ni feu, ni lieu.
Ce règne n’a depuis lors cessé de pourrir tout ce que la France avait, en plus de 1500 ans, construit de bien, de beau et de vrai, générations après générations, dynasties après dynasties.
Car depuis le 21 janvier 1793, date à laquelle la bourgeoisie jacobine, assoiffée du sang des Français, décapitait en place public le roi martyr Louis XVI, qu’ont-ils fait de notre pays ?
Ou plutôt, devrait-on dire, que n’ont-ils pas commis ?
Ils ont, disait Léon Daudet, « tué la famille française » en normalisant le divorce. Mais cela ne leur suffisait pas : ils régularisèrent, après le meurtre du couple, celui de l’enfant à naître.
Ils ont perverti toute ce que le politique avait acquis de noble, bâtissant une société où règne la guerre de tous contre tous, chacun luttant à mort pour son misérable petit intérêt privé. Ils ont démoli les hiérarchies naturelles ainsi que celles acquises par nos ancêtres au cours de l’Histoire, ils les ont détruites au profit d’une seule : la hiérarchie du « qui possède quoi », et de « qui finance quoi ».
Ils ont, enfin, brisé le dernier rempart qui s’était toujours dressé sur la route des financiers sans scrupules, l’Église, qui durant tout le Moyen-Âge et quoi que l’on vous en dise, tenta de protéger le pauvre, le petit contre les despotes fous et contre les banquiers. Ils l’ont dépossédé, asservi à ses fadaises droit-de-l’hommistes et républicaines jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment fragile pour ne plus pouvoir se mesurer à eux.
Ils ont détruit tant de choses et j’en passe, car sinon, vous le savez, cela durerait des heures.
Mais à ceux qui disent tout haut ces vérités accablantes, ils répondront :
- Nous servons le peuple, la patrie universelle, nous servons la liberté, l’égalité, la fraternité.
Que de mots en vain.
Car ce que cache dans leur bouche le mot de liberté, c’est celui de libre-marché, c’est l’assassinat de notre paysannerie qui vit le couteau sous la gorge, c’est la délocalisation massive de toute notre industrie pour faire baisser les coûts du travail, et c’est dans même temps le déclenchement d’une immigration massive que l’on ramène sur notre sol pour faire pression sur les salaires des Français et revoir leur dignité à la baisse.
Ce que cache leur mot d’égalité, c’est la soumission totale et inconditionnelle de tous ceux qui n’ont rien à ceux qui possèdent tout.
Et ce que cache enfin leur vain mot de fraternité, c’est une société cauchemardesque qui se sert des plus vils instincts des hommes pour organiser l’anarchie carnassière, la jungle sociale où chacun hait son voisin, où l’envie, la cupidité, l’orgueil et la jalousie sont rois. Ils parlent de fraternité quand ils nous ont eux-mêmes appris à détester nos frères.
Camarades, ces marchands qui prétendaient nous libérer en tranchant la tête du roi martyr ont mentit. La vérité, c’est qu’ils nous ont tout pris, tout volé, qu’ils ont réquisitionné jusqu’à nos propres existences pour leurs projets infâmes !
Et pourtant.
Pourtant, chers amis, ces gens-là ont de quoi craindre le pire.
Car les Parisiens, qui croyaient probablement que rendre hommage au défunt roi Louis XVI était une façon un peu folklorique de dépoussiérer des idoles passéistes, ce qu’ils voient aujourd’hui, c’est une foule dont la majorité n’a même pas trente ans. Quand on pense au fait que l’électorat de M. Macron est composé dans une écrasante majorité de vieux retraités soixante-huitards croulants sous le poids de leur bêtise, que l’on ne vienne pas nous dire que nous vivons dans le passé. Nous sommes du côté de l’Histoire, et l’Histoire réserve parfois des surprises, M. Macron !
Nous saluons d’ailleurs les policiers et les journalistes qui, à leur façon, participent à cet hommage au roi Louis XVI. Mais je vous demanderais, messieurs, d’écrire cela dans vos rapports et dans vos articles : Décrivez l’ardeur de cette jeunesse qui a parfaitement compris qu’elle serait dépossédée de tout, d’absolument tout le confort qui permettait jadis aux financiers de justifier l’existence de leur régime inique.
Cette génération a compris qu’elle ne pouvait plus supplier pour obtenir un semblant de liberté factice, car tous les jours elle doit justifier sa conduite, elle doit se masquer, se piquer, elle doit montrer son passe sanitaire et bientôt vaccinal au moindre mouvement. Oui, messieurs, dites-leur que nous savons très bien que nous n’aurons bientôt plus rien à perdre. Et c’est pourquoi il faut que M. Macron et ses complices saisissent que nous ne sommes pas là pour négocier un peu de reconnaissance pour un roi innocent, que nous ne sommes pas là pour le mettre dans son Panthéon remplit de bandits et d’escrocs, nous ne sommes pas là pour saisir au vol les miettes de l’orgie d’abondance à laquelle se livrent ses amis les banquiers. Non, messieurs, nous ne sommes pas là pour quémander quoi que ce soit, nous sommes la jeunesse d’un peuple auquel ils ont tout pris, et nous sommes là pour tout reprendre, car nous reprendrons tout, parce que nous sommes du bon côté de l’Histoire et que la fin du règne de l’Argent arrive à grand pas.
Marc Ducambre