Par Olivier Perceval
On se rappelle, en janvier, le fameux message de Gims , de son vrai nom Gandhi Djuna, , qui a ému , une partie des médias avec la diffusion d’une vidéo pour le moins ambigüe sur son désir de vivre un Islam en dehors des coutumes pratiquées chez nous. Depuis il s’est excusé, fort bien, mais revenons un peu sur la signification de ce morceau de bravoure qui n’est pas qu’un dérapage.
D’après Valérie Pécresse, Gims n’a voulu blesser personne et la candidate LR, présidente de la première région de France, qui le soutient, de confirmer son hostilité à toute forme de communautarisme.
Mais le parcours de Gims, lequel touché par la grâce, ne veut plus être appelé Maître, prouvant par cette marque d’humilité que la foi l’a changé, mérite une attention qui pourrait s’avérer riche d’enseignement.
Que personne n’aille imaginer que l’option coranique, quand on est rappeur, ne constitue pas une plus-value commerciale vers un public vivant dans des banlieues largement islamisées. Car le Congolais est lui-même issu d’une famille catholique, c’est-à-dire pratiquant une religion, laquelle au Congo se vit avec une certaine intensité dans un environnement parfois difficile. Ce n’est pas le cas en France, « fille aînée de l’Église » où le vieux clergé « boomer » en civil se dissimule et rase les murs tout en refusant de baptiser les musulmans qui le souhaiteraient, en leur suggérant de « vivre pleinement leur religion » (sic). Comment avoir du succès dans un pays dont la seule fierté de la classe dominante consiste à en flétrir l’Histoire et les traditions, au nom d’une République matérialiste (terme souvent confondu avec celui de laïque), où brûlent églises et cathédrales sans raison, où les statues religieuses, comme celle en Bretagne du pape Jean Paul II ou en Vendée de Saint Michel, sont déboulonnées sous la pression des « Libres penseurs », où les fêtes traditionnelles deviennent des foires commerciales et où la seule ambition de la majorité des habitants est la santé et la réussite sociale ? Piètres perspectives pour un jeune qui voudrait donner du sens à sa vie en cherchant à adopter une culture et un cadre religieux exigeant pour le service du Très Haut.
A ce faisceau de conditions créatrices s’ajoute, pour l’aggraver, un flot continu d’entrée sur notre sol d’étrangers à majorité musulmane amenant et imposant dans l’espace public leurs rituels et mode de vie avec le soutien enjoué et servile des travailleurs sociaux fonctionnaires ou associatifs. Le cadre historique et culturel de quartiers, voire de villes entières ou départements, change en profondeur…
Tout cela est malheureusement banal et nous pouvons nous étonner de l’étonnement de nos contemporains devenus chatouilleux tout d’un coup devant les propos tenus par un « chanteur » immigré, venu faire fortune en France en donnant à ses admirateurs exactement ce qu’ils attendent de lui, et qui peut se résumer ainsi : « Muslims (le dire en Anglais , c’est-à-dire la langue internationale et impersonnelle n’est pas neutre non -plus) ne vous mélangez pas à ceux qui n’ont pas votre foi, pas de bonne année ni de joyeux anniversaire, sans parler de Pâques et Noël… C’est trop couleur locale »
Certains vont vous dire que ces recommandations ne sont pas dans le Coran et donc qu’elles ne sont pas « Haram ». Mais qui parle d’un Islam authentique, puisque le but du jeu est juste de s’opposer aux mœurs du pays d’accueil, lequel a ramené la religion fondatrice à la portion congrue avec la complicité active et efficace de son clergé ? Du reste nous pouvons voir ici la collusion de la montée de l’Islam avec le décolonialisme woke, tout ce qui peut déconstruire le socle culturel et les racines de la France est bon à prendre.
Nous pouvons aisément imaginer que cette affaire est assez croustillante pour ceux qui ont observé la soudaine radicalisation de la droite centriste depuis l’entrée en lisse électorale d’un certain Zemmour. C’est une première pierre dans le jardin de Valérie et il y en aura d’autres.
Quoi qu’il en soit, cela n’est qu’un non-évènement pour ceux qui comme nous dénoncent un affaissement généralisé de notre civilisation. Et comme la nature a horreur du vide, à l’ancienne foi fondatrice de nos aïeux, ignorée par la République laïque et obligatoire qui impose les masques et le vaccin comme les rituels d’une nouvelle religion fondée non pas sur le soi-disant « vivre ensemble » mais sur le « mourir tout seul », viennent se substituer des agitations religieuses simplistes mais efficaces. Venues d’ailleurs elles sont susceptibles d’ouvrir un horizon d’espoir si ce n’est d’espérance à une jeunesse errante dans l’univers ténébreux de zombies qui leur est proposé.
Dès lors, on sait ce qu’il nous reste à faire. Il ne suffit pas de dénoncer le grand remplacement, mais de faire chuter lourdement tout un système qui le facilite, parce qu’ayant perdu sa qualité, sa spécificité et son originalité françaises, bref tout ce qui constitue notre lien spirituel et incarné : notre civilisation.