Elles ont été courtisées durant cette campagne électorale comme jamais. Sur les réseaux sociaux, les comptes « Les femmes avec un(e) tel(le) » ont fleuri, comme si elles étaient une minorité à séduire, une communauté dont il faudrait satisfaire les revendications, comme si les avoir avec soi vous avait un petit côté « éclairé ». Comme si elles portaient chance. Comme si elles votaient toutes en groupe constitué… Verrait-on un compte Twitter intitulé « Les hommes avec Duchmole » ou « Les hommes avec Machin » ?
Les femmes, pourtant, sont en réalité majoritaires – en 2019, selon l’INSEE, elles représentaient 52,3 % des Français inscrits sur les listes électorales. Elles ne vivent pas en communauté : en principe, en France, pas de gynécées dans lesquels les femmes épient le monde derrière leur moucharabieh. Elles peuvent être aussi bornées et limitées que les hommes – chacun a en tête, j’en suis certaine, quelques exemples -, leur prêter plus d’ouverture d’esprit qu’à leurs alter ego masculins est une vue… de l’esprit. Elles ne sont pas un trèfle à quatre feuilles ni un fer à cheval. Et ne votant ni avec leurs ovaires ni avec leur utérus, mais comme tout le monde avec leur cerveau, pourquoi apporteraient-elles nécessairement leur suffrage au même candidat ?
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