Par Nicolas Schweitzer
Nous avons appris que l’usine Faurecia située à Pulversheim allait fermer ses portes. 200 emplois sont menacés. Nous avons décidé de leur apporter notre modeste soutien avec une banderole et une présence malheureusement réduite au strict minimum en cette période compliquée (certains militants sont en vacances à l’autre bout de la France, d’autres ont des horaires de travail qui ne convenaient pas pour l’action, d’autres ont le COVID).
Nous arrivons peu fiers à seulement 4 devant cet immense site qui abrite près de 200 employés. Comment allons-nous être accueillis par le personnel, les syndicats, la direction ? Suspense…
Nous sommes approchés par la sécurité. Ils nous demandent ce qu’on fabrique. On leur explique et on déroule la banderole : « Faurecia vivra ! » Ils adorent ! « Allez faire du bruit les gars ! Certains employés sont en pause. Allez-y on vous rejoint ». Voilà qui devient intéressant…
On se présente devant la vingtaine d’employés en pause. On s’installe avec notre banderole, on les encourage à continuer le bras de fer avec la direction. On est très bien reçu. « Tout le monde s’en fout de nous. Vous vous êtes les 1ers. Merci AF Mulhouse ». On est pris en photo et applaudi. Petit chahut. Le DRH descend. Nous sommes sur une propriété privée. Il nous enjoint de quitter les lieux.
Alors que nous partons le responsable syndical CFDT (le syndicat majoritaire) accoure pour nous rattraper et nous parle seul. Il nous remercie vivement. On lui fait don de la banderole. Il l’accroche et ses collègues se prennent en photo avec en entonnant des chants en lien avec leurs revendications. On prend également le numéro du responsable syndical en question. Il nous a dit hier qu’il avait convié la presse ce jour à 11h et nous demandait de bien vouloir venir. 2 militants se sont déplacés aujourd’hui mais la presse a boudé l’invitation. En tout cas on a de bons rapports avec lui et c’est de bon augure pour la suite de la lutte.
Je suis vraiment content de cette incursion sur le front social qui était une première pour la section et qui en appellera d’autres. Le tissu économique est en train de partir en lambeaux. Dans la continuité de la campagne contre la désindustrialisation je pense que nous avons une carte à jouer sur le terrain de l’emploi et du pouvoir d’achat. A l’image des employés de Faurecia les Français sont en attente d’une force politique réellement soucieuse de leur intérêt et qui est en mesure de leur apporter autre chose que l’alternance ou la cohabitation.
Sociaux car royalistes !
Communiqué de presse