Charles Saint-Prot, directeur général de l’OEG
Après le vote, le 19 janvier, d’une résolution du Parlement européen critiquant la situation des journalistes au Maroc, les chambres des représentants et des conseillers ont contre-attaqué à l’occasion d’une session parlementaire conjointe organisée ce 23 janvier 2023.
Beaucoup se demandent à quoi sert l’assemblée parlementaire européenne. Le récente résolution contre le Maroc donne un début de réponse : elle ne sert qu’à régler des comptes et sans coup férir puisque la résolution contre le Royaume n’est pas contraignante et n’ donc aucune valeur juridique.
Bien sûr le député Abdelmajid Fassi-Fihri, membre de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, a raison de noter que « Le 23 décembre dernier, le régime algérien a fermé le média Radio M et emprisonné le journaliste Ihsane el Kadi. Y’a-t-il eu une résolution du Parlement européen sur le sujet ? Non ! C’est ce deux poids deux mesures que nous dénonçons », précise Abdelmajid Fassi-Fihriqui évoque un « favoritisme » envers Alger.
Certes, on comprend que l’assemblée parlementaire européenne veuille faire oublier les accusations de lobbying au profit de Qatar. Et pour faire bonne mesure le Maroc a également été accusé au point d’appeler une vigoureuse réplique du ministère marocain des Affaires étrangères qui a mis en cause « certains cercles hostiles au Maroc qui s’efforcent de jeter de la poudre aux yeux à travers une résolution rancunière ». Cette résolution s’inscrit dans le cadre des agressions et des tracasseries que « subit le royaume de la part de ceux que le développement, la prospérité et la forte présence régionale et internationale du Maroc dérangent ». Il est tout de même hallucinant de voir les gauchistes et leurs complices attaquer régulièrement l’un des rares États de la région qui progresse et va de l’avant !
Mais il y plus grave encore : c’est l’attitude du régime de Macron qui, s’il l’avait voulu, aurait pu bloquer le texte. Comme dans ses stupides guerres contre la Turquie, contre l’Azerbaïdjan ou la Russie, Macron dévie de la ligne impartiale tracée par le Général de Gaulle. Avec le roi du Maroc, le courant ne passe pas, et M. Macron n’a jamais effectué de visite officielle ou de travail dans le royaume, et même celle supposée intervenir avant mars 2023 semble compromise par cette résolution parlementaire européenne et par la danse du ventre que Macron se croit obligé de faire devant le régime algérien.
Ainsi, après avoir ruiné ses relations au nord avec la Russie, à l’est avec la Turquie et à l’ouest avec le Royaume-Uni, toujours plus ou moins sous l’impulsion française, voilà cette même Union européenne boucler la boucle en commençant à s’aliéner profondément le Maroc. C’est pourquoi, le Parlement marocain, réuni le 23 janvier, a décidé de « reconsidérer ses relations avec le Parlement européen en les soumettant à une réévaluation globale, visant à prendre des décisions fermes et appropriées »