Plus de 35 milliards d’euros : c’était le chiffre, fin 2021, de l’estimation pour la seule France du manque à gagner de recettes fiscales, causé par les pratiques bancaires surnommées CumEx et CumCum.
Nous nous sommes fait l’écho à plusieurs reprises de ce phénomène, révélé en France par les journalistes du Monde, pour dénoncer ce qui est sans doute le plus grand scandale financier du siècle. Il est d’autant plus grand qu’il a bénéficié du blanc-seing des gouvernements successifs – la pratique dure depuis plus de 15 ans. A l’heure où nous écrivons ces lignes, des perquisitions sont en cours dans trois banques françaises : BNP Paribas, Natixis et la Société Générale. La presse évoque le chiffre déjà fou mais largement minoré d’un milliard d’euros.
Il faut avoir à l’esprit qu’en 2022, en pleine inflation, les banques en question ont cumulé un bénéfice net de plus de 15 milliards d’euros, qui intègre pour la Société Générale les pertes réalisées en raison de la cession de sa filiale en Russie. Il y a là de quoi rembourser largement les profits indus.
Dans une période où ces banques multiplient les profits alors que tant de Français subissent la hausse du coût de la vie – certains de manière dramatique – l’injustice du système politico financier n’en est que plus criante. Si l’Action française se réjouit que l’action judiciaire semble enfin porter des fruits, elle exhorte le gouvernement et le parquet à faire preuve d’une sévérité exemplaire, et demande l’abrogation des conventions fiscales avec les Etats complices de ce montage. A défaut, face à ce nouveau scandale, la réaction des Français, déjà exaspérés, n’en sera que plus virulente.