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La chronique de Philippe Lallement

Vulgarisation   n° 20

Renouer avec la démarche stratégique d’Action française.

Le récent et important éclairage médiatique sur la persistance du royalisme français, me contraint à donner la priorité à la vulgarisation de certains choix de la stratégie d’Action française pour les années 2023-2025.

Mettre dans la Maison de France l’avenir de notre pays fit rapidement admettre à Maurras que la mission de restauration monarchique se ferait au travers des passages indispensables, qu’il formalisa dans Dictateur et roi (1899-1903) puis dans  L’avenir de l’Intelligence (1903-1905).

Ce cheminement par phases fut déployé par différentes générations militantes d’Action française. La première aura élaboré la méthode de « l’empirisme organisateur », la doctrine du « nationalisme intégral » et recruté dans la jeunesse différentes organisations (Etudiants AFInstitut AFligue d’AFligue des Camelots du roiNouvelle Librairie Nationale…). La seconde génération aura conquis certaines élites (Eglise et Noblesse) et retourné des fractions d’autres (l’Intelligence et l’anarcho-syndicalisme). Suite à la guerre de 14-18, la troisième génération aura fait irruption aux abords du pouvoir parlementaire (Léon Daudet). En 1934, la quatrième aura tenté le coup de force dans la rue, appuyée sur des masses d’anciens combattants.

A partir de 1938, face aux dangers extérieurs, les générations suivantes seront plus soucieuses de sauvegarder l’Héritage (France métropolitaine et d’Outre-mer) que de ramener  l’Héritier (Henri VI, le Prince de la Maison de France) sur le trône. Le souci stratégique fut donc oublié, mais sa nécessité réapparaissait à chaque renouveau générationnel, laissant la dissidence briser l’unité du mouvement.

Aujourd’hui, la génération royaliste du « Printemps français » issue des manifestations de La Manif Pour Tous,  renoue avec la stratégie d’Action française. Celle de « l’Aventure » élitaire exposée par Maurras dans L’Avenir de l’Intelligence, enrichie du modèle émeutier du « coup numéro deux » de Si le coup de force est possible (1908).

Ce choix implique de déployer une ligne stratégique, dont les différentes phases ciblent les terrains jugés utiles à la mission de restauration monarchique. Ces terrains étant des nébuleuses humaines à infiltrer pour les conquérir ou les influer, soit des élites, soit des masses en colère. Pour être mise en œuvre, cette ligne stratégique doit tenir compte des moyens réels du mouvement-école. Elle doit  aussi faire face à une seconde contrainte préalable que nous aborderons la semaine prochaine.

(à suivre)

Pour retrouver les rubriques de vulgarisation de Philippe Lallement, cliquer sur le lien…

1 – L’avenir est monarchique

2 – A l’origine de la stratégie royaliste

3 – Dictature et V° République

4 – Préparer la relève

5 – Changer les mentalités

6 – L’homme providentiel

7 – Les stratégies politique écartées

8 – Les divergences stratégiques phantasmées avec la Maison de France

9 – Les divergences stratégiques réelles avec la Maison de France

10 – La guerre comme cause de changements de Régime

11 – Mission de l’Action française et politique d’abord

12 – Et la métapolitique ?

13 – Fausse révolution mais vrai déclin démocratique

14 – La contestation dela rue confirme la Politique d’abord

15 – Qui dispose d’une doctrine politique ?

16 – vidéo du cercle IV : La monarchie est-elle d’actualité

17 – Clarifions le Pays légal

18 – Le combat royaliste est (aussi) symbolique

19 – Un compromis patriotique pour résister