Par Olivier Perceval
Deux mois avant les agriculteurs allemands, les paysans français contestaient déjà la fin de l’avantage fiscal sur le gazole non routier, d’abord en considérant avec humour qu’on marchait sur la tête (renversement des panneaux routiers). Mais si le prix du gazole a été le déclencheur, les revendications vont bien au-delà. Leur première préoccupation : le pouvoir d’achat. « En 30 ans, le revenu net de la branche agricole française a chuté de 40% » entend-on sur les ondes. La crise économique et l’inflation ont aggravé les problèmes asphyxiant la filière française : les consommateurs se détournent des produits français pour privilégier ceux d’importation, moins chers – même s’ils ne répondent pas aux normes écologiques imposées par l’UE. Cette concurrence déloyale sape la souveraineté alimentaire de la France.
Nos agriculteurs demandent aussi un allègement des taxes et des tracasseries administratives, et un accès à l’eau dans les régions les plus sèches. Les revenus sont trop insuffisants pour un travail harassant, les jeunes ne veulent plus prendre la relève de leurs parents. La transmission familiale des terres et des savoir-faire est en cours de disparition.
Derrière les gouvernements nationaux, l’Union européenne (UE) est dans la ligne de mire des paysans européens. 30% du budget de l’UE sont consacrés à la politique agricole commune, et les prix des denrées alimentaires dépendent d’abord des politiques conduites par la Commission européenne. Au nom du « Pacte vert pour l’Europe », supposé protéger l’environnement en rendant l’Europe climatiquement neutre en 2050, elle prétend réduire d’environ 15% la production européenne. Au nom de la libre-concurrence, elle ouvre cependant la porte à des produits venus de pays qui ne s’embarrassent pas des mêmes normes. Outre cette concurrence déloyale, le pacte vert européen exige l’application de normes et d’injonctions auprès des paysans déjà malmenés par les aléas climatiques. Pour compléter le tableau, les groupes industriels et la grande distribution imposent aux producteurs des prix qui ne leur permettent pas de survivre.
Après avoir désindustrialisé notre pays , comme on a pu en avoir la navrante révélation au moment de la covid, les petits hommes gris de Bruxelles continuent la vitrification de la France et des nations européennes en attaquant la paysannerie et même les métiers de la pêche, au nom d’un soi-disant écologisme maladif et disproportionné, comme le rappelait hier un porte-parole du gouvernement justifiant par cet objectif d’halluciné, ce qu’il considérait comme des dommages collatéraux au regard de la « décarbonation » totale de l’Europe à l’horizon 2050. Les écolos déraillent, des militantes écervelées s’en prennent à la Joconde au Louvre, quand on n’aime pas l’agriculture il est logique que les ignorants s’en prennent aussi à la culture tout court, tandis que d’autres aux manettes de l’État et aux ordres de Bruxelles s’attachent à détruire la paysannerie au nom de la décroissance.
L’Action française exprime au monde rural son soutien total pour sa juste révolte et sera sans failles aux côtés des agriculteurs (et aussi des pêcheurs) pour défendre la souveraineté alimentaire de notre pays qui passe par la souveraineté tout court de la France.
Reprenons le contrôle !