L’Europe refuse les frontières protectrices
par Philippe Germain
Nous sommes encore loin du Frexit car certains imaginent qu’une « Europe puissance » pourrait arrêter le double Grand remplacement, à condition d’être entre de « bonnes » mains. Grosse Illusion. L’Europe ne peut être une puissance fédérale. Avec Bainville, nous savons qu’une fédération se réalise par la volonté d’un fédérateur, les Capétiens pour la France, Bismarck pour l’Allemagne, Cavour pour l’Italie, ou sinon sous la menace d’un grand péril. Or, ni la technocrate von der Leyen, ni Macron, qui rêvent d’unifier l’Europe par un État, n’ont l’étoffe de fédérateurs.
Alors reste la peur, cette fédératrice des faibles. Elle a déjà fait ses preuves au service de l’Europe d’après 1945. Ses « pères », Jean Monnet, Robert Schuman et Konrad Adenauer, réussirent l’instrumentalisation de la peur du communisme russe. Leurs successeurs vont cette fois-ci jouer de la peur du populisme aux prochaines élections du parlement européen de 2024.
Les partis, au souverainisme édulcoré, joueront eux d’une autre peur car « on ne peut plus ignorer le poids politique et démographique d’une appartenance musulmane, avec ses retombées civilisationnelles. Il suffit de comparer, jusque dans une petite ville de province, la sortie de la messe et la sortie de la mosquée pour se rendre compte de l’ampleur du défi » (Gérard Leclerc). S’inspirant des victoires de Poitiers au VIIIe siècle et de Vienne au XVIIIe, ces partis chercheront à faire de la lutte contre l’Islam « le » facteur d’identité européenne. Pour cela Ils soutiendront que leurs parlementaires européens parviendront à vaincre les technocrates de la Commission européenne. Balivernes !
En réalité, ces partis au souverainisme édulcoré égareront le pays réel sur la pseudo-efficacité d’une lutte contre l’Islam menée de Bruxelles. Dans les faits, l’Union européenne est déjà inefficace à Lampedusa et aux îles Canaries. Ils trouveront des excuses à l’échec européen de Giorgia Meloni alors que les véritables succès se remportent aux frontières nationales : hongroise de Viktor Orbán ou danoise de la reine Margrethe II, qui ont refusé le modèle multiculturel. Depuis 1984, les parlementaires européens du FN/RN n’ont rien gagné sur l’Islam. Pour leurs propres intérêts, les parlementaires européens servent d’idiots utiles à une Europe qu’ils savent détruire la France. Ce n’est pas aux élections européennes qu’on reprend le contrôle migratoire.
Totalement opposés au système des partis, les royalistes affirment que face à l’immigration, légale et illégale, la souveraineté de la France se gagne aux frontières du pré-carré de Vauban et de l’Outre-mer. Pour reprendre le contrôle migratoire, il faut moins d’Union européenne et plus de France.
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