Touche pas à ma nation
Par Philippe Germain
Les enfants perdus de la nébuleuse identitaire poussent un cri de détresse : « Il est impératif de ne plus dire Europe pour parler de l’Union européenne ». Ils sont coincés dans l’impasse mortifère du « en même temps » de l’Union-europhobie et de l’europhilie. Paradoxalement, ils s’affichent contre l’Union européenne mais affirment que « le débat sur la sortie de l’UE est superflu ».
Pour sortir de leur impasse, les identitaires reprennent l’imaginaire du rêve unitaire d’une nouvelle Europe toujours à venir. Dans ce rêve, une bonne institution est basée sur un territoire. Ils voudraient retrouver « l’imperium » et que l’UE revienne au noyau de l’Empire carolingien, mais attention « bien entendu, il ne s’agit pas d’imposer un alignement de la France sur l’Allemagne ». Eh oui, l’Empire carolingien a fini par se nommer Saint Empire Teutonique… Europhilie rime souvent avec germanophilie.
Les identitaires sont des post-nationalistes voulant le déclin des nations au profit d’une future « Europe des régions aux cent drapeaux ». C’est aussi la démarche post-nationale des progressistes où les régions fissurent les nations par le bas et l’Europe les écrase par le haut. Les identitaires sont persuadés qu’il existe UNE civilisation européenne alors que perdurent une aire de civilisation méditerranéenne, une seconde atlantique et une troisième continentale. Bricolant un héritage esthétique fait d’emprunts hollywoodien (300, Les Vikings…) et völkisch, ils veulent « faire UN peuple » européen qui métisserait les différentes identités historico-nationales.
Elle est là, la ligne rouge entre eurocrates et nationalistes, dans cette Grande illusion de LA civilisation européenne, LA culture européenne, LE peuple européen…
Les maurrassiens refusent cette fixation europopuliste car ils savent que la nation est un fruit de l’histoire et de la politique, comme la patiente fédération capétienne des peuples gaulois, franc, aquitain, normand, breton, provençal, basque, alsacien, corse… Des peuples historiques que les royalistes refusent de voir métisser dans un peuple européen unique, mais souhaitent qu’ils puissent réaffirmer leurs identités particulières en reprenant politiquement leurs libertés provinciales. Des libertés en bas, avec en haut une autorité forte, celle du roi garantissant la souveraineté de notre nation, de la France historique. C’est pourquoi, face aux islamistes, aux wokistes, aux eurocrates progressistes et identitaires, le mot d’ordre d’Action française est : Touche pas à ma nation !
Pour en savoir plus sur la décentralisation maurrassienne (cliquez sur ce lien)
Suivre l’enquête du Combat royaliste sur l’Europe
Tout le monde déteste la république
Moins d’Europe, plus de France
Jugeons l’Europe véritable, pas l’imaginaire
L’idéologie progressiste des eurotechnocrates
L’Europe c’est le déclin de la France
L’Europe c’est le double Grand remplacement
L’Europe refuse les frontières protectrices
La Grave transformation civilisationnelle