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La République telle qu’en elle-même

Y a-t-il vraiment à s’étonner du résultat des élections législatives ? Il était parfaitement prévisible. Il n’y a que les malheureux Français qui aiment sincèrement la France, à s’imaginer encore que la République va écouter leur voix et tenir compte de leur vote. Quelle naïveté ! Si habilement instrumentalisée par le régime et avec une telle constance : c’est que ça marche à tout coup.

Pauvres gens qui croient en la République comme en une déesse, une Artémis d’Éphèse, pas la Vierge chasseresse, mais la polymaste, qui offre ses multiples mamelles à l’adoration des peuples subjugués et implorants ; ils la vénèrent, ils la choient, ils viennent toucher ses seins en espérant quelques largesses, en sollicitant une indulgente compréhension ; et ils accomplissent leurs rites de latrie selon les prescriptions mêmes que leur a enseignées dans son magistère qualifié d’infaillible cette même République qui s’est instituée, elle-même, en vertu de son droit imprescriptible, leur unique et exclusive éducatrice. La République, ce n’est rien d’autre que ça. C’est ainsi ; et il faut bien comprendre ce que signifie « c’est ainsi », et aussi pourquoi et comment. Aller au fond de ce mystère de l’inversion permet de comprendre ce qui se joue en politique. Tous ceux qui se sont ralliés à l’essence même de cette République, ont été absorbés dans le mystère ténébreux de cette inversion, y compris la démocratie-chrétienne, inversion qui affecte tout l’ordre intellectuel, moral et politique, en particulier ce qu’on appelle – fort mal à propos d’ailleurs – les valeurs. Le mal devient le bien et inversement, le vrai le faux, le beau le laid. Comme dans le 1984 d’Orwell où tout est dit sur le sujet. La République dite française reste à jamais le modèle de cette inversion et, malheureusement pour le monde, elle a fait des disciples.

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