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L’Amérique empire

Nadège Cordier

Vous pensez bien connaître les États-Unis ? Mais comme tout le monde, vous connaissez ce que l’idéologie ambiante martèle sans cesse dans les médias ou par la bouche des sachants qui, comme souvent, ne savent pas grand-chose… Nikola Mirković, dans son ouvrage L’Amérique empire, met en évidence bien des pans cachés de ce pays toujours présenté comme courageux, vent debout contre l’injustice à travers le monde, défenseur acharné de la veuve et l’orphelin, sauveur des opprimés, etc.

Après des années de recherches, d’enquêtes – car il s’appuie toujours sur des sources avérées, et non sur de la propagande de l’AFP ou autres –, Nikola Mirković a compilé des pages et des pages d’éléments mettant, fort justement, à mal la belle image que nous vendent depuis des décennies les Étatsuniens et américanophiles de tout poil. Des premières incursions coloniales à l’élection de Trump en passant par la doctrine Monroe, Pearl Harbor, la crise de Suez ou encore la coca-colonisation, le lecteur découvre avec effroi le côté obscur de ce pays si faussement fameux.

L’empire étatsunien avance masqué derrière un loup dont le satin et la dentelle craquent désormais de toute part si on veut bien prendre la peine de le regarder vraiment. Le soft pouvoir qu’il met en œuvre depuis des années lui permet de s’étendre, de prospérer, de s’enrichir… mais toujours au détriment de ceux qu’il dit protéger. Ainsi, en 1901, le Président Roosevelt, fraîchement élu, préconise la stratégie du gros bâton, « Parlez doucement et portez un gros bâton, vous irez loin ! », évoquant, en outre, l’exercice « d’un pouvoir de police international » faisant clairement état du fait que le monde entier est le jardin des États-Unis.

Au fil des pages, le lecteur, souvent dépité, prend conscience que rares sont les décisions qui aujourd’hui à travers le monde sont prises sans que la Maison blanche ait donné le « la » et, de fait, il comprend que sa perception de cette nation, garante de la démocratie et autres billevesées, est totalement faussée par les propos qui lui sont tenus depuis toujours, davantage encore accentués par les longues tirades dogmatiques de la nouvelle religion woke qui s’installe à grands coups de discours de sachants.

La lecture de ce texte de Nikola Mirković ne saurait donc vous laisser indifférent et c’est un regard éclairé que vous porterez sur le grand pays outre-Atlantique, vous demandant comment on en est arrivé là ? Certes, l’ouvrage compte près de 330 pages et ce n’est pas un roman… mais « l’histoire » est captivante et vous dévorerez les lignes sans vous en apercevoir. Alors, à l’issue de votre lecture, le pygargue à tête blanche aura pris une autre signification pour vous. Et vous n’aurez qu’une hâte, découvrir encore un texte de cet auteur méconnu de vous jusqu’alors. Vous aurez le choix car ce Franco-serbe de 45 ans, bouclier humain contre les bombes de l’OTAN sur les ponts de Belgrade, que j’ai eu le plaisir de rencontrer pour cet article, en a écrit de nombreux autres : Le chaos ukrainienLe martyre du Kosovo ou encore Bienvenue au Kosovo.