Des ministres qui votent en tant que députés à l’assemblée nationale selon les stratégies des partis et qui, en même temps, ce qui est très macronien, continuent d’exercer leurs fonctions ministérielles sous l’appellation générale « d’affaires courantes », mélange des genres qui n’effraie pas la conscience des Macroniens et ne soulève aucune opposition sérieuse, sauf celle de Mathilde Panot qui en appelle au Conseil constitutionnel, mais elle aussi pour des intérêts de parti, tout le monde invoquant la constitution et chacun n’en faisant qu’à sa guise. Sur ce point particulier, toucheront-ils des indemnités de parlementaires ou des émoluments ministériels ? La qualification juridique sera intéressante politiquement parlant. Les deux ? Et les frais pris en charge ? Car aucun de ces illustres personnages ne vit sur ses fonds propres qu’ils conservent précieusement pour leurs affaires personnelles. La politique est devenue sous la Ve République un art de vivre, et une manière de se trouver une situation sous le couvert de belles idées. Les arcanes financiers de la République ont des réduits secrets que Macron a, d’ailleurs, pour son compte souvent explorés à l’Élysée comme au ministère des Finances. Il y a utilisé, pour sa propagande personnelle, jusqu’au dernier sou, les fonds de représentation et de réception du ministère. Au grand scandale de ceux qui l’ont vu faire. Mais jamais un scandale n’éclate quand il s’agit de Macron.
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