« La critique est facile, l’art est difficile », dit le proverbe, et cela s’applique aussi à la politique et à l’art de gouverner qui est, aussi et surtout, l’art de décider. Or, la question des retraites n’est pas seulement économique ou sociale, elle est d’abord éminemment politique et, aujourd’hui, étatique : ce ne sont pas les acteurs socio-économiques, les entreprises ou les corps intermédiaires qui ont rédigé les articles de loi de la réforme de 2023 (1), et ce jacobinisme de la République empêche sans doute d’envisager une approche raisonnée et raisonnable, la passion (et les intérêts partisans…) prenant le pas sur l’étude et la recherche de solutions appropriées et satisfaisantes (autant pour le monde du travail que pour la société dans son ensemble, et pour les finances des uns et des autres, et de l’État, toujours « providence » à défaut d’être « constance »). C’est un aspect du problème qu’il ne faut pas négliger, et qui me conforte dans l’idée qu’il faut rendre des pouvoirs à ce que l’on pourrait nommer le « pays réel », celui des territoires et des populations dans leurs dimensions historiques et culturelles, mais aussi celui des producteurs (agricoles, industriels comme tertiaires ; entreprises, artisans indépendants, professions organisées, syndicats professionnels, coopératives, etc., dans une logique ou une approche qui pourrait se rapprocher d’une organisation sociale et territoriale corporative). Mais nous n’en sommes pas encore là, malheureusement : c’est un fait, à défaut d’être un bienfait.
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