Cette année encore, j’ai tenté de vous informer des soubresauts du Proche-Orient, et même d’ailleurs, afin de vous donner à voir l’urgence de notre mobilisation en faveur de nos frères dans la foi. Les centaines de volontaires de SOS chrétiens d’Orient partis en mission cette année forment la pointe avancée de la charité française envers ces communautés. Rien ne leur fut épargné. Ceux d’Arménie embrassèrent les souffrances des déplacés du Haut Karabagh, ceux du Liban partagèrent les angoisses de la guerre et de ses ravages.
Dans tous nos pays d’intervention soit le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Irak et l’Arménie, nous avons œuvré à tenir notre promesse primordiale : tout faire pour que les chrétiens d’Orient puissent demeurer et prospérer sur la terre de leurs pères. En cela, les bénévoles de notre association perpétuent un pacte plus que millénaire entre la France et les chrétiens du Levant.
Malheureusement, le rétrécissement national conduit de plus en plus de Français, notamment parmi les jeunes générations politisées, à interroger le sens de cet héritage. Nous aurions tort de mépriser leur remise en cause. Elle est le symptôme de cette France, qui, de nouveau, ne s’aime pas. Le raisonnement est glaçant : nous héritons d’une ruine spirituelle et culturelle, en déclin économique patent, nous n’avons plus les moyens de maintenir des serments dépassés. Cet argumentaire en appelle en fait, souvent sans le savoir, au devoir d’État, à la prudence, et finalement au bon ordonnancement des urgences pour la Cité. Il ne touche d’ailleurs pas que la question des chrétiens d’Orient mais nourrit bien des démonstrations sur les questions de souveraineté, de rapport à l’Union européenne, ou de politique étrangère.
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