La théorie du nationalisme intégral présente une vue globale de la politique. La doctrine maurrassienne débouche sur un humanisme radicalement différent de celui des idéologies libérales ou socialistes, pour ne prendre en considération que l’homme situé dans son milieu naturel.
Certes, Maurras n’a pensé la solution monarchique que dans le cadre français, puisque c’est dans la nature du peuple qu’il faut chercher et découvrir sa constitution ; mais les principes de politique naturelle et la méthode de l’empirisme organisateur ont une portée universelle.
Nous avons, délibérément, écarté toutes les implications politiques de cette doctrine pour mettre l’accent sur sa logique profonde car Maurras se range parmi les théoriciens qui font de la politique une science.
Certes, « rien n’est fait aujourd’hui », mais si « rien n’est fait aujourd’hui, tout sera fait demain ! Il ne reste plus au Français conscient que d’agir pour que sa volonté soit faite et non une autre : non celle de l’oligarchie, non celle de l’étranger. Reste le rude effort d’action pratique et réelle, celui qui a voulu maintenir en fait une France, lui garder son bien, la sauver de son mal, résoudre au passage ses crises ; c’est un service trop ancien et trop fier de lui-même pour que l’œuvre amorcée en soit interrompue ni ralentie ».